
Tarifa, c’est ce petit coin de paradis où se mêlent les cultures, les fêtes, le vent et la mer. Mais au-delà de cette image de carte postale, il y a aussi des âmes passionnées qui façonnent l’identité musicale de la ville.
Parmi elles, Idris, alias El Guiri Andalu, un artiste hors normes dont le cœur bat au rythme de Tarifa.
Son surnom, c’est un clin d’œil affectueux. À la base, guiri, c’est ce mot qu’utilisent les locaux pour parler des étrangers qui débarquent en mode crème solaire et tongs aux pieds. Sauf qu’Idris, lui, est tarifénien de cœur et d’âme, même si ses racines sont ailleurs. Il est la parfaite fusion entre ses origines et son amour pour l’Andalousie.
Idris a 24 ans aujourd’hui, mais sa connexion avec la musique remonte à l’enfance. C’est à l’église San Matteo de Tarifa qu’il fait ses premiers pas dans une chorale — il a alors 10 ans. Chant, guitare… il touche un peu à tout. Le solfège ? Pas vraiment son truc. Mais la guitare, il ne la lâche jamais, prenant des cours ici et là tout en développant son propre style.
Ce qui l’anime, c’est jouer, expérimenter, ressentir.
Vers 16-17 ans, il commence à s’intéresser à la production et à l’enregistrement. Puis à 18 ans, il s’accorde une année sabbatique pour voyager avant de poser ses valises à Bilbao pour étudier l’économie.
Si la première année se passe bien, l’humidité et le froid basque contrastent trop avec son Andalousie natale, et cela lui pèse moralement. Ajoute à ça la pandémie qui éclate en pleine deuxième année, et c’est le retour à Tarifa.
De retour chez lui, Idris se plonge à fond dans la musique. Guitare, production, chant… il expérimente et affine son identité sonore.
Puis direction La Haye, aux Pays-Bas, où il tente d’intégrer le Conservatoire. Jazz, bossa nova, guitare acoustique… il est dans son élément.
Après quatre mois de préparation intensive, il ne réussit pas tous les examens d’entrée, mais cette expérience le pousse à rebondir.
Retour à Tarifa pour une nouvelle pause — nous serons d’accord pour dire qu’il y a pire 😄 — et une rencontre décisive : La Banda, l’orchestre local, lui propose d’apprendre tous les instruments à vent pour un prix dérisoire. Idris fonce.
C’est là qu’il découvre le trombone. Coup de foudre immédiat !
Il réalise que cet instrument a la même tessiture que la voix masculine — une révélation musicale qui change son parcours.
Idris décide alors de se préparer pour le Conservatoire… à Barcelone cette fois. Le challenge est immense, mais il réussit à intégrer la catégorie « professionnel », ce qui lui permet d’accélérer sa formation en un an.
Problème : Barcelone ne lui correspond pas.
Il s’accroche néanmoins avec un objectif en tête : entrer au Conservatoire des îles Canaries. Et il y parvient !
L’été, Idris revient jouer à Tarifa, notamment en duo avec son ami Alex.
Dans les bars, dans la rue, dans les chiringuitos… son style unique séduit. Mais il veut aussi un diplôme… au cas où… alors il se lance dans des études de technicien du son aux Canaries.
Ses matinées sont consacrées aux études, ses après-midis au Conservatoire.
Idris découvre l’univers du live, mais c’est en studio qu’il s’épanouit vraiment.
En première année, Idris intègre un Big Band. L’année suivante, les journées s’enchaînent entre apprentissage et projets musicaux florissants.
Le trombone devient son arme secrète !
Avec les opportunités qui affluent, difficile d’imaginer aller jusqu’au bout des cinq années du Conservatoire. Trop de travail, trop de sollicitations : un choix s’impose.
L’été 2024, Idris est de retour à Tarifa.
Il monte son propre studio et commence à produire sérieusement. La sauce prend, El Guiri Andalu se fait un nom.
Cet hiver-là, il décide de rester à Tarifa avec Alex pour tester une nouvelle dynamique musicale.
Aujourd’hui, il crée à son rythme, en mode slow cooking, posant son identité musicale avec soin.
Sur scène, Idris joue en duo avec un batteur et une loop station, transformant ses performances en véritable one-man-show.
Guitare, trombone, basse, bossa nova, jazz… un vrai caméléon musical !
La page est encore à écrire, mais Idris a déjà des projets en tête : plusieurs morceaux en préparation et un album prévu après l’été.
En attendant, il continue d’expérimenter, d’enregistrer, et surtout de partager sa passion pour notre plus grand plaisir.
Artiste libre, passionné, Idris est un musicien qui suit son propre chemin.
Et si vous êtes de passage à Tarifa cet été, ouvrez l’œil (et les oreilles), car El Guiri Andalu pourrait bien vous embarquer dans son univers musical unique ! 🎶
Influences musicales de l’enfance ?
Bruno Mars, Manu Chao, Cypress Hill, SFDK…
Style artistique ?
Funk/Reggae andaluz
Ecoutes actuelles ?
Beaucoup de Jazz, Rap international, reggae international mais j’ecoute vraiment tous les styles, sauf de la musique classique et du metalhardrock.